La petite maison de la famille Ndoye est plantée devant la mer à Rufisque. Ici, tous les habitants sont des lebous, des filles et fils de l'océan. Alassane, le cadet, est parti il y a un an pour le Maroc. Enchaînant les galères, il est monté le 8 septembre dernier dans une pirogue pour rejoindre l'Espagne. Une semaine plus tard, son frère Gorgui reçoit de mauvaises nouvelles.
« Ces amis nous ont dit que la pirogue qu’il avait pris pour aller vers l’Espagne était perdue en mer », raconte-t-il.
Saisie par la tristesse, la famille Ndoye décide vendredi dernier d'organiser les cérémonies de deuil. « Mon papa disait qu’il fallait faire les cérémonies une bonne fois pour toutes parce qu’il était mort », poursuit-il.
Vers 19h, dans le chagrin, tout le quartier prie. Gorgui se souvient : « Mais après avoir fait la prière de 19h30, c’est le moment où Alassane a téléphoné. »
Alassane a finalement réussi à rejoindre l'Espagne. Gorgui se souvient du passage de la tristesse à la plus grande des joies. « La tristesse s’est transformée en grande joie pour nous, c’est pour cela que l’on a passé presque toute la nuit dehors », sourit-il.
Si ses frères souhaitent qu'il reste en Espagne, le père d'Alassane Ndoye lui demande désormais de rentrer au pays.