C’est une accumulation de promesses non tenues qui a mis le feu aux poudres et jeté des centaines de personnes dans les rues de Boké. Une ville qui se relève peu à peu d’autres violences enregistrées en avril 2017, qui avaient fait cinq morts et d’importants dégâts matériels, presque pour les mêmes causes.
Cette fois, à cause d’une panne sur le circuit d’excitation, les habitants sont descendus pacifiquement dans les rues pour exiger le rétablissement des services sociaux de base, l’eau et l’électricité. C’est alors que les autorités ont fait appel aux forces de l’ordre massivement déployées dans la ville. Les manifestations pacifiques ont laissé la place aux affrontements.
Au moins un mort parmi les manifestants
Les populations estimant que les soldats venus de Conakry sont des envahisseurs. Selon des sources locales, les forces de l’ordre, répliquant aux jets de pierre des jeunes manifestants par des tirs de gaz lacrymogène, ont fait aussi usage d’armes à feu tuant au moins un manifestant, deux selon d’autres sources, et blessant une trentaine d’autres qui ont tous reçu des soins à l’hôpital régional où la dépouille du jeune Etienne Kamano, 25 ans, a été acheminée.
Parmi les blessés, on a noté cinq agents des forces de l’ordre, deux policiers et trois gendarmes lorsqu’une brigade de gendarmerie où des armes et munitions ont été dérobées, deux véhicules de la police antiémeutes et un réceptif hôtelier ont fait les frais de la colère des manifestants.