La session extraordinaire de ce mardi sera à huit clos, a déclaré à la télévision nationale le secrétaire général de l'Assemblée nationale. Il a également précisé que, selon le règlement intérieur de l'Assemblée, toute question qui n'est pas inscrite à l'ordre du jour ne fait l'objet de débat. C'est dire que le projet de loi portant sur la révision des articles 52, 59 et 60 de la Constitution, qui prend en compte la limitation des mandats et le scrutin à deux tours, ne sera donc pas discuté.
Cette session extraordinaire avait été convoquée au soir du mercredi 6 septembre, entre deux manifestations de grande ampleur et au lendemain de l'adoption en Conseil des ministres d'un avant-projet de loi sur des réformes constitutionnelles. De là à déduire que la session devait se pencher sur le texte en question, il n'y avait qu'un pas que beaucoup ont franchi.
« Je pense qu'il y a eu un malentendu regrettable (...) Les gens ont fait un lien qui n'était pas évident. », commente le ministre de la Fonction publique Gilbert Bawara.
De passage à Lomé, la semaine dernière, Mohamed Ibn Chambas, envoyé spécial de l'ONU, a plaidé pour que la session puisse être prolongée afin que le texte soit examiné.
L'opposition se donne rendez-vous à l'Assemblée
Quoi qu'il en soit, selon l'opposition – pour qui le seul débat qui vaille est celui sur le départ du président Faure Gnassingbé - ce texte fantôme n'est qu'un moyen de gagner du temps. Les quatorze partis de la coalition qui étaient dans la rue la semaine dernière appellent donc leurs partisans à se rendre massivement à l'Assemblée ce mardi, pour « maintenir la pression » sur les autorités.
C'est aussi pour les membres de l'opposition l'occasion d'afficher leur unité. « Depuis beaucoup d’années, c’est la première fois que l’opposition se retrouve dans une démarche unitaire, avec un objectif clair et concis, se félicite Nathaniel Olympio, du Groupe des six. On voit toutes les forces démocratiques se mettre ensemble avec le chef de file de l’opposition, qui décident de poser les mêmes actes, avec le même objectif. Ceci est extrêmement important. »
Mais du côté du gouvernement, on met en garde contre une « manifestation illégale ». La loi impose en effet le dépôt d'une demande d'autorisation préalable, cinq jours avant toute manifestation. « En toute hypothèse, tant que des manifestations s'inscrivent en dehors de la loi, l'Etat a la responsabilité de prendre les dispositions qui s'imposent dans ce genre de circonstances », prévient le ministre de la Fonction publique.
« Tout citoyen a le droit de se rendre à l'Assemblée pour suivre les débats. Il n'y a pas besoin d'autorisation », rétorque Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordinatrice du Cap 2015.
L’opposition appelle par ailleurs à un meeting au bas-fond du collège St Joseph vendredi. Mais selon une source du ministère de l'Administration territoriale, l'opposition n'a déposé la demande du meeting de vendredi que lundi après-midi. « Au pire des cas, ils feront leur meeting samedi », commente cette source.