Il s'agit de deux frères, qui sont à la tête chacun d'une milice dans la ville de Sabratha. Ils auraient fait fortune en pratiquant toute sorte de trafic : armes, drogues, essence et surtout le trafic de migrants. Pour des habitants et des responsables locaux joints par RFI, cela ne fait pas de doute, le gouvernement de Fayez al-Sarraj a monnayé cet arrêt du trafic en partance de leurs côtes.
Selon une source sécuritaire bien informée, une rencontre a eu lieu, il y a quelques semaines, entre les trafiquants et des responsables gouvernementaux venus de Tripoli. A cette occasion, un accord aurait été conclu : en échange de l’arrêt du trafic, le gouvernement se serait engagé à faire table rase du passé criminel de ces miliciens et à les intégrer dans les rangs des forces qui lui sont fidèles. Selon cette même source, le gouvernement devrait également fournir à cette milice de l'argent et des véhicules.
Pas de commentaire sur cet accord de Khaled Gharabli, chef du conseil militaire de Sabratha, qui considère toutefois que « les trafiquants d'hier sont devenus les garde-côtes d'aujourd'hui ». Une situation que déplore Jamal al-Mabrouk, un activiste humanitaire. Pour lui, le gouvernement tente coûte que coûte de limiter la migration clandestine, quitte à se mettre en contradiction avec les lois internationales.