Le verdict est tombé : une relaxe, une condamnation à de la prison avec sursis et, pour vingt-six prévenus, un à deux mois de prison ferme. C'est ce que vaut la désobéissance à la plus haute autorité religieuse. Un message clairement transmis par Hamidou Ali Mohamed, le procureur de la République.
« Dans chaque pays il y a l'obéissance, surtout les pays islamiques, il est préconisé à Dieu, d'obéir à son prophète et d'obéir aux gens qui sont aux commandes du pays. Il n'y a aucun imam qui a préconisé de se rebeller. Pour nous, c'est cette attitude de se rebeller contre les autorités, contre la discipline qu'on s'est donnée, contre les pratiques qu'on a l'habitude de faire. »
Pour Maître Saïd Issa Mdaouhoma, l'un des avocats de la défense, c'est la consternation. « Les éléments constitutifs de l'infraction ne sont pas réunis donc très sincèrement j'attendais une relaxe, purement et simplement. Et il y a un décret présidentiel daté de 2008 et jusqu'à présent rien n'a changé ce décret. Et j'ai ouï dire que le grand mufti a dit qu'on ne ferait pas la prière vendredi mais samedi. Entre la déclaration du mufti et un décret présidentiel, lequel prime ? »
Les avocats vont faire appel de la décision. Le procureur, lui, n'exclut pas la possibilité de poursuivre d'autres fidèles dans cette affaire.