Plus de 130 militants ou manifestants ont été arrêtés depuis le début de cette crise anglophone. Sans doute plus, explique l'association. Car certaines personnes libérées jeudi dernier ne figuraient pas sur ses listes, n'avaient pas été recensées comme détenues.
Maximilienne Ngo Mbe dirige le REDHAC, le Réseau des droits de l'homme en Afrique Centrale. Selon elle, les autorités ont voulu communiquer sur la libération des leaders de la contestation, mais ont maintenu en prison de nombreux militants capables de mobiliser la rue : « Ce qu’on attendait, au moins, du gouvernement, c’est qu’après cette sortie il donne le nombre de ceux qui restent et dise pourquoi il les a gardés. Et quand est-ce que le procès va s’ouvrir pour permettre à tous les observateurs d'observer, s’ils veulent démontrer que cela sera des procès équitables. »
Selon elle, le gouvernement camerounais ne cherche pas vraiment à résoudre cette crise anglophone, à agir sur les raisons du malaise, mais a surtout voulu sauver la rentrée scolaire après une année perdue dans les régions de l'Ouest.
Le geste n'a pas suffi. Pour l'instant, les écoles sont toujours quasiment vides.