Combien sont-ils exactement à avoir regagné leur domicile après l’arrêt des poursuites décidé par Paul Biya ? Une trentaine, voire un peu plus, selon diverses sources, mais pas vraiment de chiffre exact.
Une certitude cependant, ils sont encore un certain nombre dans les prisons de Yaoundé. Une situation que dénonce le Collectif d’avocats les ayant défendus.
« Pour ceux qui ont eu accès au décret présidentiel, nous savons que le décret présidentiel ne comporte pas de noms mais nous savons aussi que la décision présidentielle est une décision d’arrêt de poursuites. L’arrêt de poursuites, cela veut dire qu’on arrête tout, pour tout le monde. Au moment de l’exécution, les gens ont pensé qu’il fallait distribuer, qu’il fallait voir qui on allait libérer, par rapport à quel projet. Or, un pardon, c’est un pardon. Quand vous pardonnez à vos enfants, vous ne dites pas : je pardonne à mon premier enfant mais au deuxième je ne lui pardonne pas. Qu’est-ce que vous risquez ? C’est qu’il aille dans la rue et disparaisse. Le risque que nous courons, c’est que ces gens-là se radicalisent. Personne n’a envie qu’ils se radicalisent », a déclaré Maître Charles Tchoungang.
A Bamenda et à Boya, on retient son souffle, en cette veille de rentrée scolaire. Quel impact aura finalement cette mesure censée décrisper la crise anglophone ? Les écoles rouvriront-elles comme l’espèrent les pouvoirs publics ? Rien n’est moins sûr et ce, d’autant que diverses sources signalent un fort déploiement, ces derniers jours, des forces de l’ordre et de sécurité autour des principaux établissements scolaires des deux régions.