A Diamalaye, petit quartier à la sortie de Dakar, il existe, depuis quelques semaines, une librairie grande comme un mouchoir de poche mais aux rayons particulièrement bien achalandés. C’est une nouveauté pour l’agglomération aux plus de 3 millions d’habitants mais dont les rares librairies déjà existantes se trouvent toutes à proximité du centre-ville.
« Actuellement, les gens qui sont en banlieue sont obligés d’aller jusqu’au centre-ville pour trouver des livres. Nous, on se propose de leur ramener les livres à portée de main, avec un vaste choix », souligne Souleymane Gueye, l’un des deux libraires de « Plumes du monde ».
« Plumes du monde » se définit comme une librairie solidaire parce que les ouvrages sont vendus en moyenne, moitié moins cher que leur prix neuf, pour s’adapter au pouvoir d’achat.
« Toutes les personnes du quartier n’ont vraiment pas peur de s’arrêter, de passer le pas de la porte, de rentrer et de demander ce que c’est. Ils sont super contents. En fait, ils disent : Ah, enfin ! On attendait ça. Il y a un vrai manque », raconte l’artiste plasticienne et libraire à « Plumes du monde », Sophie Le Hire.
Ndèye Fatou, jeune habitante de Diamalaye, est venue chiner un livre de poésie de Léopold Sédar Senghor. « Je suis très contente parce que ça nous permet de nous divertir. Au fur et à mesure que tu lis ça, ce sont des histoires que tu aimes bien, qui nous enchantent par rapport à la vie », s’émerveille-t-elle.
L’objectif de « Plumes du monde » est de pouvoir, un jour, vendre également en ligne pour toucher des habitants de zones du Sénégal où il n’y a pas de librairies, mais aussi de pouvoir donner le goût de la lecture, en organisant notamment des ateliers artistiques pour les enfants.