A Lomé, la vie a timidement repris son cours normal en début d’après-midi. Le secteur public n’a pas répondu l’appel de l’opposition : le centre administratif a ouvert et les fonctionnaires étaient au bureau. Au parquet de Lomé, des prévenus étaient conduits chez le juge.
La veille de cet appel de l’opposition, le gouvernement avait rappelé que ce vendredi était une journée ordinaire et ouvrée, appelant l’administration et les secteurs publics à fonctionner normalement.
Le secteur privé au ralenti
Cela n’a pas été le cas pour tout le secteur privé. Dans la matinée, à Bè, au grand carrefour de Dékon et au grand marché, beaucoup de boutiques sont restées fermées. La circulation était au ralenti.
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Toute l’opposition a pris part à une messe en hommage aux victimes du samedi 19 août, à l’église de Christo Risorto. « Ce qu’on a souhaité, c’est le calme et la sérénité, pour respecter la mémoire de ceux qui sont tombés et pour prévenir en même temps que cela ne se reproduise plus à l’avenir. Nous sommes satisfaits », a lancé, à l’issue de la cérémonie, Patrick Lawson, l’un des responsables du Combat pour l'alternance politique en 2015 (CAP 2015), qui avait appelé à cette journée d’hommage en même temps que le Parti national panafricain (PNP).
Le ministre togolais de la Fonction publique Gilbert Bawara dénonce de son côté une « stratégie de terreur, d'intimidation et de menaces des organisateurs de cette journée ». Loin de faire la guerre des chiffres, les états-majors affûtent leurs armes pour les jours à venir. Déjà l'Union pour la république au pouvoir (Unir) annonce 72 heures de manifestations à compter du 29 août, l'opposition quant à elle, 48 heures, cette fois-ci à compter du 30 août.