Kémi Séba a été placé en détention hier dans la soirée et a passé sa première nuit en prison. Selon l'ONG qu'il a fondé, Urgences panafricanistes, son procès devrait se tenir mardi. D''après l'article 411 du code pénal sénégalais, le Franco-Béninois risque entre cinq et dix ans de prison. Son organisation affirme que des mobilisations contre la « Françafrique » et le franc CFA vont se tenir ces jours prochains dans plusieurs villes africaines.
L'homme est accusé de « destruction volontaire et publique d'un billet de banque », selon la police sénégalaise. Une deuxième personne a également été interpellée et placé en garde à vue. Tous deux ont ensuite été déférés devant le parquet à la mi-journée.
Le samedi 19 août, Kémi Séba avait organisé avec son organisation Urgences panafricanistes une manifestation contre la Françafrique, rassemblement lors duquel l'activiste a brulé un billet de 5 000 francs CFA. Acte qu'il avait ensuite qualifié de « purement symbolique ». Diffusée sur la toile, la vidéo de ce geste suscite depuis plusieurs jours un débat sur les réseaux sociaux.
Kémi Séba est loin de faire l'unanimité au Sénégal, un pays où il vit depuis plusieurs années, comme l'illustre son altercation verbale avec un membre du mouvement citoyen Y'en a marre lors d'une émission télévisée.
Parmi les partisans de l'abandon du franc CFA au Sénégal, certains estiment que Kémi Séba a le mérite de vulgariser leurs critiques, d'autres considèrent qu'il discrédite cette cause.
Auteur de plusieurs essais, un temps chroniqueur à la télévision sénégalaise, Kémi Séba a souvent été accusé d'être proche de membres de l'extrême droite française comme Alain Soral. Avant de quitter la France et de s'installer en Afrique, il avait fondé la Tribu Ka, un collectif violent dissous par les autorités françaises en 2006.