Les participants ont chacun droit à trois minutes de temps de parole pour expliquer à quoi ressemblerait leur commission idéale. Selon Essaha Sowe, enseignant à Banjul, le plus important, c'est sa composition. « Il faut surtout que les membres de la commission soient des personnes indépendantes, des gens dont on soit sûr qu'ils soient capables d'écouter sans prendre parti », explique-t-il.
Pour le ministre de la Justice, Abubacarr Tambadou, le fait de débattre avec la population permet de rendre le processus plus légitime. « On s'aperçoit que presque tout le monde accepte ce processus, le soutien est quasi total. Et on espère que cela encouragera les victimes et les responsables d'exactions de venir raconter ce qui s'est passé devant les Gambiens », affirme-t-il.
Certains points clés restent encore à définir. Comme la question d'accorder ou non une amnistie aux futurs témoins. Ou encore quelles réparations peuvent espérer les victimes. Mais il est important de créer une commission qui corresponde au pays.
« Les leçons d'autres pays, comme la Sierra Leone, le Libéria, l'Afrique du Sud sont là pour donner des idées, analyse le conseiller pour les Nations unies Ibrahim Wani. Mais à la fin, il faut adapter le processus au pays auquel il est appliqué. C'est le but de ces consultations, car ça permet d'entendre ce que souhaitent les habitants ».
Prochaine étape : le dépôt du projet de loi devant l'Assemblée courant septembre. Les premières auditions devraient ensuite commencer en décembre