Le 10 août dernier, alors qu’il recevait la classe politique, le chef de l’État tchadien à qui l’opposition avait demandé un dialogue politique inclusif, a fermé la porte à cette éventualité.
Ce mardi 22 août, le chef de l’opposition est revenu à la charge, avec cette fois la menace d’une contre-manifestation organisée pendant la table ronde pour le financement du Plan national du développement (PND) du Tchad, prévue du 6 au 8 septembre prochain à Paris.
« Le montant global de l’opération de développement s’élève à un peu plus de 5 000 milliards de francs CFA. Et le gap recherché se situe, public et privé confondus, autour d’un peu plus de 3 700 milliards de francs CFA [5 milliards d'euros, NDLR] », expliquait à RFI, le 8 juin dernier, Ngueto Tiraïna Yambaye, le ministre tchadien de l’Economie et de la planification du développement.
Contre-conférence à Paris
« Nous ne sommes pas contre les aides dont pourrait bénéficier notre pays, mais nous exigeons l’organisation d’un dialogue inclusif après la réunion de Paris », martèle Saleh Kebzabo, le chef de l’opposition. « Si le gouvernement s’enferme dans sa logique d’exclusion, nous n’excluons pas la possibilité de l’envoi d’une délégation de l’opposition à Paris pour une contre-conférence en rapport avec la société civile. »
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L’opposition exige aussi l’organisation des élections législatives. Des élections qui sont censées avoir lieu depuis 2016, mais qui sont reportées sine die. Elle exige également que cesse le harcèlement des opposants et des militants des droits de l’homme.
« L’application des lois pour une vie démocratique réelle, l’ouverture des médias publics à l’opposition, la cessation des arrestations arbitraires et enfin la libération immédiate et inconditionnelle de Laokein Médard [le maire de Moundou, destitué et actuellement incarcéré dansle cadre d'une affaire de détournements présumée, NDLR] », liste Saleh Kebzabo.
Mardi soir, en conférence de presse, la ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, a appelé à l’union sacrée autour du financement du plan national de développement. « C’est une cause nationale », a exhorté Madeleine Alingué.