« A ce stade, il est très difficile de dire quelles options s'offrent à l'opposition. Car pour renverser la décision qu'ont pris les électeurs selon la commission électorale, vous devez aller devant les tribunaux et prouver que les comptes sont faux », nous explique Murithi Mutiga, chercheur pour International Crisis Group basé à Nairobi. Or Raila Odinga a d'ores et déjà annoncé qu'il renonçait à porter des recours en justice.
Rappelons que selon les résultats officiels annoncés vendredi 11 août par la Commission nationale électorale, Uhuru Kenyatta, président sortant, a obtenu 54,27% des voix contre 44,74% à son principal opposant Raila Odinga.
« Renverser cette décision par la rue est officiellement impossible », ajoute le chercheur qui déclaredouter que même une « action de masse » puisse déboucher sur un changement de gouvernement à ce stade.
« Je pense que ce sera un bon indicateur de voir si ce lundi les gens répondent à l'appel d'Odinga de boycotter le travail. Odinga a encore beaucoup de soutiens, près de la moitié du pays le soutient ». Raila Odinga, 72 ans, vétéran de la scène politique kényane, a trois élections présidentielles à son actif. Mais il n'a jamais remporté ce scrutin, ni contre Mwai Kibaki, ni face à Uhuru Kenyatta. Cette fois, il était pourtant soutenu par une large coalition de l'opposition, la Nasa, constituée en janvier dernier.
« S'il choisit le chemin de la résistance et de la mobilisation de masse, je pense qu'il y aura de nombreux troubles. Mais je ne suis pas sûr que ce soit un positionnement intelligent pour l'opposition, parce qu'il est difficile, à ce stade, de voir comment cela pourrait changer le résultat final », conclut Murithi Mutiga.