Les producteurs maraichers de la capitale, ou les agriculteurs en milieu rural, utilisent des pesticides et herbicides dont ils ignorent la qualité ou la composition.
« Pour traiter avec cela, il nous faut un équipement complet, explique Boniface Tiendrebeogo, agriculteur maraicher à Ouagadougou. J’ai vu les conséquences, je ne veux plus toucher à cela. C’est dangereux. Une fois, j’ai traité avec cela, je me suis douté qu’il y avait quelque chose, je ne me sentais pas bien. Et J’ai arrêté. » D'où cette opération du contrôle de la qualité des pesticides dans quatre régions du pays. Résultat : environ 70% des produits phytosanitaires vendus aux agriculteurs ne sont pas autorisés au Burkina Faso. Plus de quinze tonnes de produits ont été saisies, et l'opération continue.
« Au-delà de cette quantité, raconte Moussa Ouattara, directeur de la protection des végétaux et du conditionnement, expert en sécurité sanitaire et phytosanitaire, c’est l’action même de faire ces contrôles-là qui est vraiment importante. Jusqu’à preuve du contraire, les opérateurs, les acteurs, vendaient ces produits sans contrôles, sans crainte. Mais, à partir de maintenant, ils savent désormais qu’ils auront l’autorité en face d’eux. Aujourd’hui dans les campagnes ils utilisent tous produits à tous venants, ce qui est très dangereux parce que non seulement ils ne pourront pas détruire ce pour quoi ils utilisent le produit mais cela peut encore développer une résistance. »
Le ministère de l'Agriculture entamera dans les jours à venir une campagne de sensibilisation et de présentation des produits homologués au Burkina Faso afin de lutter contre les pesticides de mauvaise qualité.