7h30 à la gare de taxis-brousse du quartier Sans Fil, les employés s'activent à sangler les bagages sur les toits des véhicules. Les passagers patientent. 18 heures de voyage au mieux pour rejoindre la capitale à 900 km, beaucoup plus en cas de panne ou d'attaques. Depuis quelques semaines, on part tôt pour éviter les coupeurs de route la nuit.
Olivier, conducteur, parcourt deux fois par semaine la RN7 qui relie Tuléar à Antananarivo. « Ils barrent la route avec des pierres et des bouts de bois. Tu es obligé de t'arrêter et c'est là qu'ils t'attaquent. Ils ont des haches et des armes à feu. C'est toujours les chauffeurs qui sont attaqués en premier, ensuite les passagers. Ils fouillent tout le monde. Ils prennent l'argent d'abord, puis ils montent sur le toit du taxi-brousse pour fouiller les bagages. La dernière fois que je me suis fait attaquer c'était à Ambohimahasoa. Ils ont tiré dans les pneus du véhicule. On s'est enfui et on a laissé le taxi-brousse sur place. »
Fin juillet, deux passagers ont été blessés à la hache lors d'une attaque au niveau d'Ambalavao, à 500 km au sud d'Antananarivo, un district connu pour ces nombreux braquages de taxis-brousse.
« Les gens qui font ces bétises sont des gens des environs, raconte Abdou Soamadou Bin Morchid est le directeur de l'Agence des transports terrestres pour la région de Tuléar. Ils habitent aux alentours de la commune où ils font ces braquages. Donc on peut les capturer facilement. »
La recrudescence de ces attaques a poussé les autorités à renforcer les effectifs de gendarmes dans les zones sensibles, que ce soit au niveau des patrouilles à pied ou des escortes de convois.