Présidentielle au Rwanda : à Bruxelles, on vote pour la stabilité

A Bruxelles aussi, les Rwandais de la diaspora se sont pressés dans les isoloirs pour départager les trois candidats à l’élection présidentielle. Dès ce jeudi matin, des dizaines d'expatriés se sont rendus aux urnes, avec pour la plupart un choix déjà bien arrêté.

Avec notre correspondante à Bruxelles,Laxmi Lota

Avant de pouvoir voter, il faut passer par les contrôles de sécurité à l'entrée de la Maison du Rwanda, au sein de l'ambassade du Rwanda à Bruxelles. Depuis ce jeudi matin, les Rwandais arrivent peu à peu. Ils sont 4 500 inscrits sur la liste électorale à Bruxelles, sur les 44 000 électeurs de la diaspora à travers le monde.

« Trois personnes c’est assez »

Ils doivent choisir entre trois candidats : le président sortant Paul Kagame, qui brigue un troisième mandat, Franck Habineza, président du Parti démocratique vert, et Philippe Mpayimana, indépendant. Un nombre suffisant, selon plusieurs électeurs rencontrés. « On ne peut pas prendre un million de personnes pour être candidats. Trois personnes c’est assez », glisse l’un d’eux avant de se diriger vers l’isoloir. « Bon, il y en avait trois. Cela suffit comme ça. Enfin, je ne sais pas, peut-être qu’il n’y avait pas assez de volontaires », avance une électrice après avoir glissé son bulletin dans l’urne.

La communauté internationale a critiqué la réforme constitutionnelle qui a permis au président sortant, Paul Kagame, de briguer un troisième mandat. Emmanuel, en Belgique depuis plus de dix ans, préfère, lui, se baser sur le bilan du candidat : « Au lieu de critiquer, allez sur le terrain, essayez de regarder ce qu’il se passe. Pour le moment, qui vaut mieux que lui ? Si demain il y a quelqu’un… Moi-même, je ne souhaite pas qu’il reste éternellement. Mais de toute façon, c’est une personne comme vous et moi, il va mourir un jour ! »

La question économique

Et dans ce bureau de vote de la Maison du Rwanda à Bruxelles, les électeurs saluent la paix qui règne dans leur pays. Pour eux, l'enjeu de cette présidentielle est plutôt d’ordre économique. « L’enseignement ça va. Question sécurité, ça va. Peut-être que ce qui va un peu doucement, c’est le pouvoir d’achat de la population. Peut-être que, de ce côté-là, il faut encore une amélioration », avance l’une des expatriées. « Nous souhaitons que les gens trouvent du travail », ajoute un autre. Tous évoquent le génocide de 1994 et ont un désir : la poursuite de la stabilité.

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