Depuis l'annonce du référendum, le président Ould Abdel Aziz a avancé deux arguments principaux pour la suppression du Sénat : moderniser la vie politique, en le remplaçant par des conseils régionaux pour mieux décentraliser le pays et promouvoir le développement local ; mais aussi faire des économies.
En 25 ans d'existence, le Sénat a coûté plus de 37 millions d'euros sans réel profit pour les populations, a martelé le chef de l'Etat. De son côté, la majorité des sénateurs, qui s'était prononcée contre le référendum, a accusé le président de passer en force et violer la Constitution.
Au fil de la campagne, le bras de fer s'est durci : le président dénonçant l'inutilité et la corruption des sénateurs, pendant que ces derniers lui reprochaient de porter atteinte à la démocratie en ne respectant pas le vote de la Chambre.
Ces derniers jours, les accusations sont encore montées d'un cran : un sénateur a affirmé à la télévision pouvoir prouver l'enrichissement illicite du chef de l'Etat. Tandis qu'est apparu sur les réseaux sociaux un enregistrement attribué, justement, à ce même sénateur, dans lequel on l'entendrait parler d'achat de voix et d'aide financière à l'opposition.
C'est dans ce contexte tendu que les sénateurs ont annoncé mercredi qu'ils occuperaient le Sénat jusqu'à ce que le président leur présente des excuses. Le chef de l'Etat a lui promis des « révélations » lors de son dernier meeting ce jeudi soir.