Ce vendredi 28 juillet, en milieu d’après-midi, un minibus immatriculé présidence de la République arrive sous bonne escorte au commissariat général de la police. Les passagers prennent aussitôt place sur des chaises en plastique rangées face à la tribune. Ils sont quinze, avec parmi eux une femme.
« C’est cette bande qui a créé l’insécurité dans la ville de Kinshasa », déclare le porte-parole de la police à l’endroit de l’assistance. S’ensuit alors un véritable acte d’accusation. Le colonel Mwanamputu énumère un à un les griefs retenus contre chacun des suspects. Avec beaucoup d’emphase, il affirme que les quinze personnes sont auteurs ou coauteurs de toutes les agressions, à commencer par l’attaque de la prison centrale de Makala au mois de mai, jusqu’à l’assassinat de l’administratrice du marché central il y a quelques jours.
Des politiciens auraient instrumentalisé la bande, à en croire le porte-parole de la police, pour qui la majorité des suspects appartiennent à l’UDPS. Des primes de 2 000, 3 000 et 10 000 dollars sont aussi offertes à quiconque permettrait l’arrestation de près d’une dizaine d’autres suspects en cavale. Pour le colonel Mwananmputu, il s’agit d’une branche de la nébuleuse Kamuina Nsapu à Kinshasa et qui n’a rien à avoir avec la famille du grand chef Kamuina Nsapu à Dibaya.