Épuisées, mais soulagées. Au lendemain de l’adoption de la loi, les militantes savourent leur victoire. Dans la salle où l’ATFD reçoit chaque année des dizaines de femmes victimes de violences, la présidente de l’association Monia Ben Jemia, se félicite de ce qu’elle considère comme une révolution : « Pour nous c'est l'aboutissement de plus de 20 ans de militantisme. Je suis fière de ma Tunisie. Je suis très émue. »
Autre femme engagée présente ce jour-là, Bochra Belhaj Hmida. Membre historique de l’ATFD, elle est aujourd’hui députée et a porté cette loi jusqu’au bout. Grâce à l’appui de ses alliés modernistes, mais aussi des élues femmes d’Ennahdha, le parti islamiste majoritaire à l’Assemblée. « Tous les clivages qu'on imaginait n'étaient pas aussi clairs, explique-t-elle. On découvre que les féministes sont partout et qu’il y avait une conscience générale par rapport au phénomène de la violence. Et ça c'est très important. »
Mais les féministes tunisiennes ne comptent pas s’arrêter là. Leur prochain combat : supprimer les dispositions discriminatoires envers les femmes qui existent encore dans la loi tunisienne, concernant l’héritage notamment.