Jusqu'ici, le pouvoir burundais faisait face à un groupe dissident des Forces nationales de libération, les FNL, du général Aloys Nzabampema, fort de quelque 400 hommes et qui sévit au nord de la capitale Bujumbura, depuis des années.
Mais il a multiplié depuis des mois les attaques et autres embuscades, malgré la présence de plusieurs bataillons de l'armée burundaise. Ce groupe se replie en RDC à chaque fois qu'il est attaqué.
Nouvelle source d'inquiétude : une autre force hostile est en train d'émerger dans cette région frontalière depuis le début de la crise au Burundi. Basée dans les hauts plateaux de l'est congolais, son noyau dur serait constitué de centaines de déserteurs de l'armée et de la police burundaises.
Bujumbura, qui avait le soutien de Kinshasa, a mené pendant longtemps des opérations de poursuite dans la plaine de la Rusizi, au nord de la ville d'Uvira, mais il y a eu plusieurs accrochages avec les FARDC malgré les dénégations de l'armée.
Le pouvoir Nkurunziza cherche donc à obtenir de son voisin congolais le droit de mener en profondeur des opérations militaires contre leurs opposants dans le Sud-Kivu, selon un haut responsable burundais. Le bénéfice pour les Congolais est une stabilisation de cette région très troublée.
D'où l'importance de cette visite à Kinshasa de deux des principaux généraux burundais, tous très proches du président Pierre Nkurunziza. Et preuve que les questions sécuritaires dominent totalement les relations entre les deux pays, la RDC a accueilli récemment le nouvel ambassadeur du Burundi, lui aussi un colonel de l'armée lui aussi issu des cercles du pouvoir.