Les Kényans d'origine indo-pakistanaise deviennent la 44e tribu du pays

Dans un décret du président Uhuru Kenyatta, rendu public samedi 22 juillet, le gouvernement reconnaît que les Kényans d’origine indienne et pakistanaise forment désormais la 44e tribu du Kenya. Un geste de reconnaissance symbolique pour cette communauté d’environ 46 000 personnes, implantée au Kenya depuis des générations.

« Nos frères et sœurs d’origine indienne ont contribué au développement et à la croissance de notre pays » a déclaré samedi le ministre de l’Intérieur Fred Matiangi devant des représentants de la communauté. Pour le gouvernement, cette décision vise à une meilleure intégration des Kényans d’origine indienne dans la société.

Leur présence au Kenya remonte à la fin XIXe siècle, lorsque des milliers d’entre eux traversent l’océan indien pour participer à la construction de la ligne de chemin de fer entre Kampala et Mombasa. Le Kenya devient alors « l’Amérique des Hindous » selon l’expression de la chercheuse Sana Aiyar. Entrepreneurs et artisans viennent s’y installer.

A l’indépendance, ils représentent 2% de la population kényane, et une large part de l’économie du pays. Aujourd’hui encore, certain des grands noms de l’industrie et de la grande distribution au Kenya sont d’origine indienne.

Pourtant, ils ne se sont jamais véritablement sentis reconnus comme Kényans explique Aly Khan Satchu, un économiste issu de cette communauté. Parfois stigmatisés, « les Asiatiques » comme on les appelle au Kenya, sont considérés comme une communauté prospère et fermée.

Selon l’économiste, cette mesure, essentiellement symbolique, est donc un signe de reconnaissance de la part du gouvernement pour les quelques 46 000 Kényans d’origine indienne, mais aussi pour une diaspora plus récente, qui continue de voir le Kenya comme une terre d’opportunités.

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