Jusqu'ici, le médiateur en chef dans la crise burundaise, l'Ougandais Yoweri Museveni, n'est pas parvenu à voir le président Pierre Nkurunziza. La Communauté des Etats de l'Afrique de l'Est, qui chapeaute ces pourparlers de paix, avait donc mandaté le président tanzanien John Magufuli, considéré comme son principal soutien pour tenter de le convaincre de négocier avec son opposition en exil.
Le secrétaire particulier du facilitateur de ces discussions a d'ailleurs été le seul à annoncer officiellement que cette question allait figurer au menu des deux personnalités.
Jeudi, donc, la médiation et la communauté internationale semblaient avoir placé leurs espoirs dans cette sortie du président Pierre Nkurunziza hors de ses frontières depuis le début de la crise dans son pays.
Mais difficile de savoir si ce sujet a été abordé, au contraire. Le président Magufuli a multiplié les gestes d'amitié et de soutien à son « frère burundais », qu'il a accueilli en grande pompe dans la petite ville de Ngara, à une trentaine de kilomètres de la frontière des deux pays. Le Bulldozer, comme on le surnomme dans son pays, a plutôt appelé les plus de 200 000 Burundais réfugiés en Tanzanie à regagner le Burundi où règne la paix.
Quant à la relance du dialogue inter-burundais, les diplomates ne désespèrent pas. Ils estiment que cette question, comme celle du respect de la Constitution et de l'accord de paix d'Arusha pour le Burundi, a sans doute été abordée. « Nous allons le savoir quelque temps », lance l'un d'eux.