Cette nouvelle feuille de route dit « prendre en compte » ce qui a été fait avant y compris « les acquis » de l'accord de Sant'Egidio signé, en juin, à Rome. La feuille de route de l’Union africaine prend aussi en compte l'initiative de paix rédigée fin mai par les parlementaires centrafricains, ainsi que les conclusions du forum de Bangui de 2015. Deux documents qui écartaient de manière très claire toute idée d'amnistie pour les chefs de groupes armés.
Et cette amnistie est un point crucial qui nourrissait un certain nombre de réserves voire une méfiance vis-à-vis de l'initiative africaine. Aux Nations unies en mars, le président Touadéra avait même fustigé les pressions qu'il subissait de la part des tenants de l'amnistie. Il semble que ce point ait été abandonné. Sans d'ailleurs mentionner le mot amnistie, la feuille de route reconnaît que « l'impunité n'a jamais constitué de solution durable aux crises récurrentes en RCA ».
Un agenda ambitieux
« Pour nous, il est hors de question d'accepter une amnistie générale », confie le ministre centrafricain des Affaires étrangères, Charles Doubane. « On ne peut pas aller contre le forum de Bangui, ou la Constitution. L'opinion est contre l'amnistie, le Parlement est contre, personne n'en veut. »
Cette feuille de route, tout en rappelant donc un certain nombre de principes, comme le refus de la partition du pays et le respect du forum de Bangui ou de la Constitution, dévoile un agenda très ambitieux. Un agenda qui couvre la décentralisation, le DDR, la justice transitionnelle ou le statut des anciens chefs d'Etat notamment Michel Djotodia et François Bozizé, tous deux en exil. « En cas de retour , il ne seront pas au dessus de la justice », commente le chef de la diplomatie centrafricaine.