Lorsqu’il est question de droits de l’homme, le Botswana n’est pas le meilleur élève de la classe africaine. On n’y trouve pas de commission nationale des droits de l’homme. La peine de mort n’y a pas été abolie et l’homosexualité reste interdite.
Mais lorsqu’il est question de droit international, Gaborone est intraitable. Quand l’ONU lui a demandé de contribuer à un « mécanisme » permettant d’enquêter sur des crimes de guerre en Syrie, il a répondu présent – contrairement à tous les autres Etats africains.
« Je ne peux pas m’exprimer au nom des autres pays qui n’ont pas souhaité apporter leur contribution ; ils auront leurs raisons. Mais, en ce qui nous concerne, notre conscience, nos obligations morales, nous empêchent de rester les bras croisés », explique Thuso Ramodimoosi, un responsable du ministère botswanais des Affaires étrangères.
Il ne faudrait pas s’en étonner. Le mois dernier déjà, au Conseil des droits de l’homme, à Genève, le Botswana avait voté en faveur d’une résolution appelant la Syrie à autoriser la venue d’enquêteurs internationaux. La plupart des pays africains s’étaient abstenus. L’un d’eux avait même voté contre, le Burundi.
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