Au marché d'Adjamé, les sachets bleus, noirs ou blancs, sont partout. Des jeunes vendeurs à la sauvette en proposent à chaque coin de rue. Devant un étal de chaussures, un boutiquier et son client affirment que malgré l'interdiction rien n'a changé : « Les clients nous demandent des sachets. C’est une habitude, parce que cela fait longtemps qu’on a les sachets. Le sachet ça marche comme attiéké, hein ! »
Derrière la caisse de sa boutique, une commerçante encaisse et emballe la marchandise dans des sacs biodégradables, elle réclame des mesures d'accompagnement. « Ce sont les mêmes sachets qu’on utilise sauf que c’est marqué "biodégradables". Il y a rien pour remplacer et ils veulent qu’on arrête d’utiliser les sachets plastiques. On va mettre où ? Dans les boubous de nos maris ? Donc, il faut trouver la solution »
Extrêmement polluants en ville, les plastiques bloquent les systèmes d'évacuation et causent parfois des inondations. Digbeu Gbale est le président de l'association Environnement et cadre de vie. « Dans le code l’article 33 du code l’environnement, explique-t-il, il est dit : "l’Etat donne une garantie du respect de l’environnement. Mais il appartient aussi à ce citoyen à la bonne gestion de cet environnement". Sur ce point, nous ne sommes pas suffisamment sensibilisés. »
Le décret prévoit jusqu'à 6 mois d'emprisonnement et jusqu'à 1 million de francs cfa d'amende.