« Déclaration de candidature mentionnant la région choisie, lettre de motivation, curriculum vitae, bulletin de naissance … » De passage dans la capitale, cet enseignant de Tamatave vient récupérer la liste des pièces nécessaires pour monter son dossier de candidature. « Il faut savoir pardonner », dit celui qui espère intégrer le Conseil du Fampihavanana Malagasy. Cependant, la liste entre les mains, ce dernier semble attristé : « C’est dommage que les consignes de la candidature soient en français. Ca exclut les gens de la brousse qui n’ont pas fait d’études, mais qui sont pleins de sagesse, alors que ces gens-là connaissent bien ce qu’on entend par "vraie réconciliation" selon la coutume et la tradition malgache. Il aurait fallu que ce soit écrit en malgache … »
Un regret qu’entend Emmanuel Djacoba Tehindrazanarivelo, président du Comité de sélection national. Toutefois, il rappelle que l’instruction et la pratique du français font partie des critères de sélection puisque les membres du Conseil seront soumis à la lecture de textes de loi, toujours rédigés en français à Madagascar, mais pas seulement.
« Ce qui nous intéresse c’est la vision de la personne, explique-t-il, de ne pas être prisonnier du passé, et penser pas tellement ou seulement aux blessures d’antan, mais plutôt être responsable et se projeter dans un futur où il y a un mieux vivre et un mieux travailler ensemble. Et ça, on va pouvoir le voir à travers la lettre de motivation et les autres lettres de soutien ou de référence. »
Depuis 15 jours, le bureau d’Antananarivo a reçu 19 dossiers de candidature. Un chiffre peu élevé qui soulève le problème du manque de communication. Comment motiver la population à participer ? Comment joindre et toucher les personnes dans les zones enclavées ? Difficile en effet, tant le budget octroyé par l’Etat est limité. Le président du Comité de sélection en appelle donc à l’aide de la communauté internationale.