C'est le porte-parole présidentiel qui s'est chargé de faire passer le message en raccompagnant Michel Kafando juste après son tête-à-tête avec le président Pierre Nkurunziza. Les deux personnalités s'adressent à la presse, Claude Karerwa Ndenzako parle sur la confiance qu'ils ont placée dans ce nouvel envoyé spécial de l'ONU. Le gouvernement a « foi en lui », lance le porte-parole de Nkurunziza. Puis tout de suite, c'est la mise en garde avec le rappel des raisons qui ont poussé Bujumbura à récuser ses deux prédécesseurs, notamment un franchissement de la ligne rouge tracée par le pouvoir burundais, pas de dialogue avec une opposition en exil, accusée d'être derrière les violences dans ce pays.
« Ses prédécesseurs n’ont pas totalement échoué, témoigne le porte-parole présidentiel. Certains ont fait des choses positives. Mais à certains moments, ils ont eu un penchant. Alors nous espérons qu’il lira entre les lignes de la loi burundaise la résolution des Nations unies pour essayer de mener à bon port ce dialogue. »
Michel Kafando, bien discret jusque-là, s'est exprimé pour la première fois. La recherche de la paix est « un combat titanesque », a expliqué l'ancien président burkinabè qui se dit prêt à travailler avec les autorités à une solution à la crise burundaise : « Je ne dis pas que j’ai une baguette magique. La mission que j’ai acceptée est certainement difficile. Je pense que dans toutes choses, il faut le faire aussi en accord et en harmonie avec le pays que vous voulez servir. »
Le nouvel envoyé spécial de l'ONU est donc prévenu, Bujumbura reste droit dans ses bottes et il n'hésitera pas à le récuser s'il estime que sa souveraineté est bafouée.