A la barre, George Bizos témoigne. L'infatigable militant anti-apartheid raconte : les pratiques policières de l'époque, les violences, les tortures. Les forces de sécurité de l'apartheid faisaient ce qu'elles voulaient, explique-t-il : « La justice ne voulait rien dire pour eux. Ils étaient leur propre chef. Ils pouvaient arrêter, incarcérer, tabasser. D'ailleurs, plus de 70 personnes sont décédées lors de leurs détentions, ce qui montre bien qu'ils estimaient qu'ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient. »
Pour Ahmed Timol, les forces de l'ordre avaient affirmé qu'il s'était jeté du 10e étage du quartier général de la police. Le magistrat avait conclu au suicide malgré les témoignages contradictoires des policiers, et un rapport médical concluant que les blessures sur le corps du jeune homme étaient antérieures à sa mort.
La famille qui a sollicité la réouverture de l'affaire, même si tous les policiers impliqués sont aujourd'hui décédés, veut que justice soit rendue. Elle espère aussi que son cas fera jurisprudence. De nombreuses autres familles de victimes attendent toujours la vérité sur ces années noires de l'apartheid.
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