Moins d’une heure après la sortie du communiqué royal, deux minibus emportaient les familles vers Rabat après 64 jours en plein désert, dans des conditions déplorables. Des femmes des enfants en bas âge, suivis par un médecin marocain, le docteur Zouhair Lahna : « Il fait 40-45° en journée. Leur bataille avec les scorpions et les serpents le soir. Les enfants ont eu bien sûr des problèmes de maladie de peau, des coups de soleil. Ils ont pu survivre grâce à la solidarité des habitants de Figuig. Et quand la frontière est devenue hermétique, les soldats algériens leur achetaient leur nourriture. Dans ces conditions difficiles, il y avait un peu d’humanité de part et d’autre qui soulageait les choses ».
Les ONG, le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR), le Croissant-Rouge ont « alerté » sur leur situation, exhortant les deux gouvernements à « prendre leurs responsabilités » sans parvenir à dépasser les tensions diplomatiques. Alger s’était même engagé à les accueillir, avant de se rétracter, comme le regrette le docteur Zouhair Lahna : « Pourquoi avoir attendu si longtemps ? Pourquoi avoir puni des gens qui fuient déjà la guerre de cette façon ? Ça, c’est incompréhensible. C’est l’utilisation de la misère humaine à des fins politiques. C’est inacceptable ».
Certains vont être enregistrés au Maroc comme migrants, mais la plupart poursuivent leur périple vers l’Europe.