Il y a un an, a rappelé Abdoulaye Diop, la Minusma avait vu son mandat renforcé pour être plus pro-active dans la lutte contre le terrorisme. Mais pour le ministre malien des Affaires étrangères, cela ne s'est pas concrétisé sur le terrain.
« Globalement, la posture de la mission est restée plutôt statique et défensive, ce qui a facilité la liberté de mouvement des groupes extrémistes et terroristes. Ces derniers en ont profité pour mieux s’organiser et pour multiplier les attaques contre les populations civiles, contre les forces de défense et de sécurité du Mali, mais également contre les forces étrangères. Il est important, qu’au moment où vous envisagez le renouvellement du mandat de la Minusma, que vraiment la capacité de mobilité de cette mission puisse être renforcée et que les patrouilles soient également intensifiées », a-t-il souligné.
Après le nord, le centre du Mali est désormais aussi la cible d'attaques récurrentes, a souligné le ministre. D'où l'urgence d'un soutien du Conseil de sécurité à la création de la force du G5.
« Je voudrais exprimer les vives préoccupations du président de la République du Mali, président en exercice du G5 Sahel, face aux difficultés rencontrées par le Conseil de sécurité pour l’adoption de la résolution relative au déploiement immédiat de la force conjointe dont l’annonce a cependant suscité beaucoup d’espoirs au niveau des populations de la région du Sahel. L’adoption de cette résolution enverra un message fort et sans équivoque aux groupes terroristes et aux trafiquants de tous ordres », a insisté le ministre malien.
En effet, si Paris et la majorité du Conseil soutiennent l'adoption d'une résolution, Washington et Londres traînent des pieds par crainte de signer ainsi un chèque en blanc pour le financement de cette force.