La procédure ne fait que commencer. Jusqu'à présent, le bureau du procureur de la CPI a examiné les dossiers des deux camps. Il a rencontré à La Haye des représentants de la société civile comme le collectif ROLBG [Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon], des avocats de Jean Ping, et pour le pouvoir, des délégués de l'ambassade du Gabon à Bruxelles qui sert d'intermédiaire. La CPI a aussi reçu une quinzaine de communications, des éléments pouvant s'ajouter au dossier, fournis le plus souvent par des citoyens gabonais.
Cette fois, la Cour va dépêcher trois analystes sur le terrain. Ils sont en charge des examens préliminaires, car pour l'instant la Cour n'a pas ouvert d'enquête. « Le but est de se faire une meilleure idée de la situation et d'établir des contacts », explique une bonne source.
Simple étape
Dans leurs dossiers, pouvoir et opposition ont chacun fait des allégations. Beaucoup de faits, de chiffres, sont différents, voire contradictoires. « Les analystes demanderont sur quoi ces accusations sont basées, comment chacun a enquêté, quelles sont les preuves », explique un expert, ajoutant que « jusqu'à présent, tout le monde collabore ».
La CPI a demandé des rendez-vous aux ministères de l'Intérieur, de la Défense, des Affaires étrangères, de la Justice. Elle devrait aussi rencontrer la société civile, l'ONU et l'UE. Rien ne dit qu'ensuite, une enquête sera ouverte. « C'est une simple étape. Parfois, plusieurs missions sont nécessaires. Mais les contacts établis apportent souvent des informations supplémentaires », explique un membre de la Cour.