Dans cette épicerie du centre-ville d'Antananarivo, le kilo de sucre est à 3 600 ariary, 700 ariary de plus qu'au mois d'avril. Richard, le gérant, se dit impuissant face aux prix pratiqués par les grossistes : « Le prix de la farine, du sucre et de l'huile alimentaire ont beaucoup augmenté ces dernières semaines. Donc bien sûr, nous avons aussi dû augmenter le prix des beignets que l'on cuisine et que nous vendons dans notre épicerie. » Des beignets de riz que de nombreux Malgaches mangent à l'heure du petit-déjeuner.
Naina fait partie de ses consommateurs qui voient leur pouvoir d'achat diminuer de jour en jour. « On ne peut pas suivre cette flambée des prix quand notre salaire, lui, n'augmente pas, témoigne-t-il. On ne peut pas s'en sortir donc on mange moins et on dépense moins. Les prix ont doublé. Avant, un kilo de riz coutait 1 000 ariary, maintenant c'est presque 2 000 ariary. »
A l'origine de cette flambée des prix, les spéculateurs, dénonce Henri Lenou, président de l'association de défense de consommateurs Garduc. « Il n’y a pas de pénurie mais ce sont les rétentions de stocks des grossistes et des importateurs qui provoquent la hausse des prix, explique-t-il. On a des lois ici, les lois sur la concurrence et sur la protection des consommateurs… Donc c’est un vide pour les fonctionnaires malgaches et surtout les ministères de faire leur métier. »
Les autorités malgaches indiquent que des sanctions peuvent être prises à l'encontre des grossistes qui spéculent mais soulignent qu'elles n'ont aucun pouvoir sur les marges pratiquées.