Depuis quatre jours, il n’y a plus de rassemblements de grande envergure à Hoceïma. La place ainsi que le quartier de Sidi Abed sont quadrillés par la police. Les manifestants se retranchent dans les rues adjacentes et décident, à la dernière minute, du lieu de protestation.
« La police ne nous laisse pas rester dans un endroit parce que le gouvernement ne veut pas que les habitants se rassemblent car, si on se rassemble, on est trop forts », dit ce manifestant qui ne veut pas dire son nom de crainte d’être arrêté.
Progressivement, les femmes se sont jointes au cortège. Rangées dans une partie de la rue, des femmes-policier en faction leur font face.
« Je sors toutes les nuits. Je veux la vérité. Je veux beaucoup de choses mais le plus important, c’est la libération de Nasser Zefzafi ! », appelle Nezha, mère de deux enfants.
Des pancartes du leader charismatique du mouvement Al Hirak sont brandies ainsi que celles d’autres militants. Leur libération est devenue la revendication principale des protestataires d’Al Hoceima.
« Mes amis sont en prison. Nous avons besoin de libérer ces gens, tout de suite, maintenant ! », insiste, de son côté, Hicham.
Malgré le jeu du chat et de la souris engagé dans rues du centre-ville avec la police, les manifestants se montrent déterminés à ne pas cesser de protester jusqu'à la libération des détenus.