A Kotu, Baboukar n’en peut plus. Il est à la tête d’une équipe de tailleurs de sept personnes. Et seules une machine à coudre manuelle et une alimentée par un petit générateur fonctionnent. Alors depuis trois jours, sa boutique tourne au ralenti.
« Vous voyez la machine manuelle, on peut s'en servir que pour les petits travaux de couture. Je guette l’électricité jour et nuit. Oui, je suis en colère, on a besoin de travailler, j’ai une famille et je n’ai rien à leur donner ! »
De nombreux Gambiens se déchaînent aujourd’hui sur les réseaux sociaux contre l’entreprise d’Etat NAWEC (National Water and Electricity Compagny).
Selon son directeur adjoint, Nani Juwara, la société doit fournir de l’électricité à 2 millions d’habitants avec des générateurs hors d’âge.
« Lorsque NAWEC les a reçues, c’était déjà des machines d’occasion, explique-t-il. Et on les a utilisées pendant ces quelque quinze dernières années, voire plus ! Aujourd'hui, on a réussi à réparer un générateur sur les quatre qui sont en panne. »
Pour l’instant, NAWEC produit 45 mégawatt par jour contre les 70 dont a besoin la région autour de Banjul. Résultat : même leurs bureaux sont dans le noir pendant l’interview.
Alors réparer les générateurs oui, mais Nani Juwara veut aussi des plans à long terme. « On pourrait mettre en place une coopération transfrontalière avec le Sénégal. On envisage aussi d’autoriser des investisseurs privés à produire de l’électricité, en tant que producteurs indépendants. En tout cas, on veut trouver une solution définitive à ce problème », assure-t-il.
Des problèmes d’eau courante sont aussi survenus cette semaine, à cause d’une rupture de conduite qui devrait être réparée dans les prochains jours.