Ramadan oblige, Nasser Zefzafi a comparu lundi en pleine nuit devant le parquet de la Cour d'appel de Casablanca, pour cette audience préliminaire. Il a été interrogé sur les motifs d'inculpation retenus contre lui : « velléités séparatistes », notamment, et « incitation à la haine envers les symboles de l'Etat ». L'un des avocats raconte que l'activiste a réfuté toutes ces accusations et qu'il a insisté sur le caractère pacifique et social des revendications des manifestants d'Al Hoceïma.
Selon cet avocat, Zefzafi a déclaré devant le procureur avoir subi des violences lors de son interpellation par la police judiciaire de Casablanca et annoncé sa volonté de poursuivre en justice les agents concernés. Les conseils de l'activiste ont d'ailleurs demandé une expertise.
A l'issue de l'audience, le leader du mouvement Hirak (la mouvance) a été placé en détention provisoire. De même que six autres militants du mouvement dont Nabil Ahamjik, considéré comme le numéro deux du Hirak, et Silya Ziani, une jeune femme, figure montante du mouvement.
Tous ont assuré avoir subi des mauvais traitements lors de leur arrestation. Mohamed Mezine, l'avocat de Zefzafi, le confirme et demande de placer les détenus en liberté provisoire.