Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Après la France et la Suède, c'est donc au tour des Américains d'appuyer la création d'un mécanisme spécial d'enquête mené par l'ONU et d'en faire expressément la demande au secrétaire général Antonio Guterres, seul habilité à le créer.
Jusqu'à présent, l'ONU s'était contentée d'une simple enquête administrative qui devait rendre ses conclusions à la fin du mois de juillet. Ce mécanisme spécial d'enquête - s'il est créé - devrait donc permettre de lancer une investigation plus large et criminelle. Mais faute de pouvoir judiciaire, l'ONU restera tributaire de la bonne volonté de Kinshasa qui a déjà montré sa réticence à faciliter le travail d'enquêteurs suédois et américains qui auraient cherché à se rendre sur le terrain.
Le temps presse puisque les autorités congolaises, qui ont mené leur propre enquête, dans des relais records et dans la plus grande opacité, ont annoncé que le procès des deux assassins présumés se tiendrait dès lundi prochain. L'ambassadrice américaine Nikki Haley, qui se rend à Genève ce mardi 6 juin, devrait aussi demander au conseil des Droits de l'homme la création d'une commission d'enquête sur les violences dans les Kasaï sur lesquelles les deux experts onusiens se renseignaient au moment où ils ont été assassinés.
→ à (re)lire : Les corps de deux experts de l'ONU disparus le 12 mars retrouvés en RDC