« C'est non ! C'est niet ! » a répondu Jean Ping à toute idée de dialogue avec Ali Bongo. L'ancien candidat est resté droit dans ses bottes. Après l'ouverture proposée par ses alliés, il a conservé sa rhétorique offensive, qualifiant Ali Bongo, de monstre et d'usurpateur.
Le tout récent dialogue national est décrit comme une « kermesse » et un « échec ». Jean Ping a toutefois pris soin de ménager ses alliés malgré leurs prises de position. Dans une allusion, il s'est adressé à « ceux de ces amis et partenaires qui, de bonne foi, proposent d'accepter de dialoguer ». Il leur a néanmoins demandé « de ne pas oublier les enfants tombés sous les balles ».
Selon un membre de la coalition d'opposition, l'ancien candidat « ne peut pas se désolidariser des autres, sinon l'alliance pourrait exploser ». Les récents discours d'ouverture ne l'auraient d'ailleurs pas pris de cours. « Jean Ping savait que ses deux alliés allaient se déclarer favorables à un dialogue », explique une source à RFI, précisant que la veille de son discours, il s'est réuni avec eux pour préparer son allocution.
Dans une conclusion où chaque mot a été pesé, l'opposant a parlé d'une « nécessaire réconciliation nationale », ajoutant qu'il restait « ouvert » et qu'il lançait un appel à une médiation internationale, mais seulement pour que sa victoire électorale soit reconnue. Jean Ping marche sur des oeufs. Certains le disent même « prisonnier d'une posture », face à une base qui pourrait le lâcher au moindre signe de faiblesse à l'égard du pouvoir.