Condamnés à 30 mois de prison alors qu'ils en ont déjà purgé 24 en préventive, deux des trois hommes sont donc retournés en cellule. Car si le tribunal les a blanchis des chefs de violence et voies de faits sur les forces de l'ordre et de rébellion, il retient malgré tout contre eux la charge de discrédit sur une décision de justice et trouble à l’ordre public, ce qui scandalise Me Blédé, l’avocat de la défense.
« On ne sait pas sur quoi porte le discrédit, s’emporte-t-il. Qu’est ce qu’ils ont dit concrètement qui sera constitutif du discrédit d’une décision de justice ? Rien n’a été démontré et aujourd’hui on les condamne. Nous pensons que c’est scandaleux. »
« Je trouve que c’est une mauvaise décision qui a été faite pour rendre service au pouvoir politique parce qu’il faut justifier la raison pour laquelle ils sont restés en détention pendant eux ans »,affirme de son côté Rodrigue Dadje, avocat des trois prévenus. Et d'ajouter :
« Sinon, en réalité, pour qu’il y ait discrédit d’une décision de justice, il faut qu’il y ait une décision contre laquelle vous être partis, or il n’y a jamais eu de décision qui interdisait le 3e congrès extraordinaire du FPI, donc il n’y a jamais eu de discrédit. Pour moi, c’est une mauvaise décision, mais qui a été rendue juste pour couvrir la détention. »
La défense a d'ores et déjà indiqué qu'elle ferait appel. Impossible de connaitre l'avis du procureur qui s'est esquivé derrière un cordon de policiers extrêmement zélé avec la presse.