« Pardon, pardon. » Mathieu Simplice Sarandji se confond en excuses devant les parlementaires. Mais derrière les courtoisies de façade, c'était bien son avenir politique proche qui se jouait.
Alors que le Premier ministre refusait de se présenter devant les députés depuis plusieurs mois, il a fallu, bien qu'il s'en défende, la menace d'une motion de censure pour qu'il réponde : « Il y a des contraintes qui font que nous n'avons pas pu répondre à cela mais aujourd'hui l'occasion nous est donnée de pouvoir répondre à cette convocation. »
Pour Anicet-Georges Dologuélet, président de l'Urca, le principal parti d'opposition, cette attitude était une perte de temps : « L'interpellation est quelque chose qui devrait être banal, voire hebdomadaire. C'est devenu une affaire d'Etat. C'est heureux que cela se soit passé aujourd'hui. J'espère que les prochaines fois, on n’aura plus besoin de les supplier pour discuter du pays. »
Alors que l'est du pays connaît de nouvelles flambées de violences qui ont fait plus d'une centaine de morts, une absence a été particulièrement remarquée. Celle de Joseph Yakété, le ministre de la Défense.
Pour Thierry Vackat, le président de la commission Défense à l'Assemblée, c'est regrettable : « Ce sont les ministres qui emmènent un plan, une stratégie claire pour atteindre un objectif. Ceci étant nous n'avons pas vu comment procéder pour atteindre l'objectif qui consiste à protéger la RCA et sécuriser les Centrafricains. »
A partir de lundi 28 mai, les députés seront en vacance parlementaire jusqu'au mois d'octobre, un temps qui pourrait permettre d'atténuer les tensions entre le législatif et l'exécutif.