De plus en plus fréquents, de plus en plus spectaculaires. Les enlèvements de citoyens français et malgaches, souvent d'origine indienne, sont en recrudescence sur la Grande Île. Pour Jean-Hervé Fraslin, conseiller consulaire élu par les Français de Madagascar, ces kidnappings n'ont plus grand-chose à voir avec ceux de ces dernières années.
« Si au départ, il a pu s'agir de règlements de compte internes à la communauté indienne, qu'on appelle les "karanas", aujourd'hui, ce n'est plus du tout le cas. On a de bonnes raisons de penser qu'il s'agit d'une organisation criminelle organisée, explique-t-il. Les armes qui sont utilisées, les moyens mis en œuvre, la protection dont ces personnes semblent disposer, donne à penser qu'elles pourraient avoir des complices, y compris dans les services de sécurité malgache. »
Pour le représentant des Français à l'étranger, le système judiciaire actuel a montré ses limites. « Il est nécessaire que les autorités malgaches agissent de manière plus efficace et déterminée sur ce sujet, affirme Jean-Hervé Fraslin. Une des suggestions qui leur a été faite est de nommer un magistrat référent qui pourrait coordonner l'ensemble des enquêtes d'enlèvement sur le territoire de Madagascar. Un magistrat malgache qui pourrait aussi solliciter la coopération policière et judiciaire de pays étrangers, notamment quand leurs ressortissants sont concernés ».
Cela pourrait inclure une mise à disposition de moyens techniques en matière d'écoute, de surveillance, de géolocalisation, de conduite de négociation, mais aussi l'organisation d'opérations conjointes. Pas d'ingérence donc, mais une coopération réelle entre les deux pays, sous réserve que Madagascar en fasse la demande à la France.