Il est difficile de savoir exactement ce qui se passe à Bangassou, d'autant que les communications ne passent pas. La Minusca, qui a envoyé des renforts, affirme que les casques bleus reprennent progressivement le contrôle de la ville au groupe de miliciens qui l'occupait, dont l'identité reste toujours floue.
Si la nuit a été calme, selon la Minusca, la tension persistante ne permet toujours pas aux humanitaires de se rendre sur place, selon le bureau de coordination de l'action humanitaire de l’ONU. D’autant plus que les assaillants ont fait sauter les ponts menant à la ville et occupent les axes routiers, selon OCHA qui ne peut donc ni porter secours aux blessés ni évacuer les corps des victimes.
Le bilan des violences reste donc inconnu. En revanche, il y aurait déjà plus de 3 000 déplacés, dont certains ont fui vers la RDC. L’inquiétude porte surtout sur les populations bloquées à Bangassou. Dans un communiqué publié ce lundi, le bureau onusien affirme que près de 1 000 personnes sont prises en otage dans l’enceinte de la mosquée, sous la menace d’une attaque imminente.
Ils seraient 1 500 à la cathédrale et 500 autres à l'hôpital. Ce sont visiblement les populations musulmanes qui sont visées. Cette violence est inquiétante au plus haut point, selon OCHA, dans la mesure où elle renoue avec la stigmatisation communautaire, « un des ferments de la crise politique de 2013 », souligne son coordonnateur.