Brian Molefe a fait un bref passage au Parlement en tant que député, avant que cette décision soudaine de le réintégrer dans ses fonctions ne soit annoncée en fin de semaine par le conseil d'administration d'Eskom. Une décision validée par la ministre des Entreprises publiques.
Cette dernière est bien seule pour défendre le retour de Brian Molefe dans ses anciennes fonctions. En face d'elle, la fronde est complète, des syndicats aux partis d'opposition, en passant par les organisations anti-corruption.
« Brian Molefe est innocent tant qu'il n'a pas été prouvé coupable » a-t-elle tranché. Il sera donc réintégré à la tête d'Eskom pour 2 ans et demi jusqu'à la fin de son contrat.
Selon elle, cela coûtera moins cher à l'Etat de le remettre en place en attendant une enquête que de payer les 2 millions d'euros de pension auxquels il aurait eu droit autrement.
Mais l'opposition est vent debout contre cette décision. L'Alliance Démocratique entend porter l'affaire devant la justice dès la semaine prochaine. Le parti a estimé que cette nouvelle « est un désastre pour Eskom », dont les dirigeants sont « entourés de soupçons de corruption ».
Le syndicat Numsa souligne que Brian Molefe était parti « pour laver son nom » mais rien n'a changé depuis. Quant à la confédération syndicale Saftu, elle juge cette décision « outrancière », vu la fragilité de la compagnie publique.
Même le porte-parole de l'ANC a fait part de l'« embarras » du parti suite aux déclarations de la ministre, qui semble « valider un processus illégal » selon lui.
Le secrétaire général du parti a qualifié cette annonce de « blague ». Cela « le ridiculise et ridiculise l'ANC en même temps » a-t-il déclaré.
Ces réaction courroucée du parti majoritaire montre que Jacob Zuma est de plus en plus isolé selon les analystes politiques.