Lundi 8 mai, les acteurs mondiaux reconnus pour leur efficacité dans cette lutte ont été reçus par leurs homologues nationaux ainsi que gouvernementaux pour montrer leur engagement à travailler ensemble sur le prochain programme d'action national. « Ici à Madagascar, presque 1 bébé sur 2 est victime d'un retard de croissance. » C’est le constat sans appel lancé par Gerda Verburg, la coordinatrice du mouvement mondial pour le renforcement de la nutrition qui compte 59 pays membres dont la Grande Île : « Le président (malgache) a montré une vraie volonté de changer car il est au courant que si Madagascar améliore la nutrition, la croissance économique annuelle du pays peut augmenter d'environ 15%. »
En effet, une bonne nutrition impacte directement le cerveau et le corps de l'enfant, et ce dès son statut d'embryon. Autrement dit, mieux nutrie, la population peut gagner en développement cognitif et physique, et donc mieux travailler et être plus profitable à la société. Mais pour Siméon Nanama, chef de la section nutrition pour l'Unicef, « le financement de la lutte contre la malnutrition chronique à Madagascar n'est pas à la hauteur de l'amplitude du problème. »
Et ce malgré le fait que la Grande Ile soit le 5e pays avec le taux le plus élevé au monde de malnutrition chronique. Deux pays africains ont cependant réussi à lutter significativement contre ce fléau en l'espace de 5 ans : « Il y a le Rwanda et l'Ethiopie qui entre 2005 et 2010 sont arrivés à réduire la malnutrition chronique d'une proportion de 52% à une proportion de 44%. »
Un exemple à suivre pour Madagascar, qui lancera jeudi 11 mai son grand programme national de lutte avec une stratégie globale : attaquer sur tous les fronts, de l'éducation nutritionnelle à l'hygiène, en passant par l'agriculture et la santé, et ce à l'aide d'importants financements dont les montants n'ont pas encore été dévoilés.