Abdel Fatah al-Sissi ne devait pas rencontrer officiellement Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar. Mais même s'il ne se trouve pas sur la photo officielle, le dossier libyen est officiellement au programme de sa visite aux Emirats arabes unies.
L'Egypte est un soutien de poids, au même titre que les Emirats, à la force armée du maréchal Khalifa Haftar. Ce dernier est d'ailleurs ironiquement surnommé « le Sissi libyen » par ses opposants.
Les relations sont pourtant tendues entre les deux hommes. En février, Khalifa Haftar et Fayez al-Sarraj devaient se rencontrer au Caire. Au dernier moment, Haftar a refusé de rencontrer son adversaire, mettant en colère le chef d'Etat égyptien. Depuis si Abdel Fatah al-Sissi se méfie de Haftar, connu pour ses changements d'humeurs fréquents, pas question de lui retirer son soutien. L'Est libyen, contrôlé par les hommes d'Haftar, est primordial pour l'Egypte d’un point de vue sécuritaire et économique avec la présence d'une forte diaspora égyptienne.
L'accord passé mardi entre les deux protagonistes libyens, qui ouvre la possibilité à Haftar de quitter son uniforme militaire pour celui de politicien, est une aubaine pour Sissi qui y voit un facteur de plus de stabilité dans l'Est libyen. Cela vaut bien un rendez-vous manqué au Caire.