C'est un rapport de l'inspection des finances qui a révélé l'affaire. Certains maires de communes rurales détournent les recettes des ventes alimentaires à prix réduit. Chaque année, avec l'aide des bailleurs de fonds, dont l'Union européenne, l'Etat vend à moitié prix des produits vivriers dans les campagnes en difficulté. Une façon de permettre aux paysans de tenir le coup en attendant les prochaines récoltes. Mais des élus indélicats chargés des opérations de vente oublient de rembourser l'Etat.
Quinze maires ont ainsi été renvoyés par leurs conseils municipaux suite au rapport de l'inspection des finances. Et six autres - dont cinq dans la région de Zinder - dorment désormais en prison.
Mahamadou Issoufou, qui recevait vendredi 200 maires venus de tout le pays a été clair : ceux qui ne remboursent pas iront en prison. Une menace qui a immédiatement produit ses effets, selon un haut fonctionnaire, puisqu'un élu s'est déjà précipité pour rembourser une ardoise de soixante millions de francs CFA (environ 91 000 euros).
Le Niger redoute cette année encore de connaître des problèmes de sécurité alimentaire. Le Premier ministre a réuni vendredi les partenaires du Niger pour estimer l'ampleur du déficit alimentaire et prendre des mesures d'urgence. L'heure est donc à la tolérance zéro en matière de détournement, résume un membre du gouvernement.