Les Chambres africaines extraordinaires ont été créées le 8 février 2012. C’est un tribunal spécial, dont l'architecture a été conçue par des experts de l'Union africaine. Sur le fond, ce tribunal est habilité à poursuivre de présumés responsables de crimes de guerre, de génocide, de crimes contre l'humanité et de torture commis au Tchad. Ce tribunal est inséré dans les juridictions sénégalaises.
C’est donc un tribunal « hybride », composé à la fois de juges sénégalais et de magistrats ouest-africains nommés par l’Union africaine. Parmi eux figure notamment le magistrat burkinabè Gustave Kam, ancien juge du Tribunal pénal international pour le Rwanda.
Pour les défenseurs des droits de l'homme, le travail mené par ce tribunal spécial doit servir d'exemple. « Ce procès démontre que des victimes peuvent créer les conditions politiques pour que leur dictateur soit traduit en justice », affirme Reed Brody, membre de la Commission internationale de juristes. Cette expérience devrait encourager les victimes d'autres régimes dans leur combat. « D'autres dictateurs qui ont commis des crimes graves pourraient eux aussi faire face à la justice », avertit Alioune Seck, membre de la fondation Trust Africa.
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