Les 300 tonnes de haricots sont reparties vers la centrale d’achat de Kigali ce mardi « pour des raisons de sécurité », selon la police. Son porte-parole Pierre Nkurikiye ne précise pas la nature du danger : « Il y a une insécurité qui a été perpétrée dans notre pays en provenance d’origine rwandaise. Maintenant tout le monde sait que le mal sécuritaire vient de là-bas. Si aujourd’hui il y a des objets et des personnes qui proviennent de cet endroit, on doit prendre toutes les mesures. Tous les pays ont le droit de protéger leur territoire contre toute source de criminalité extérieure ».
Le PAM chiffre ses pertes à 35 000 dollars et beaucoup plus si les autorités ne rouvrent pas la frontière, alerte Nicole Jacquet, la directrice adjointe du Programme alimentaire mondial. Elle est très inquiète : « Si le problème du corridor nord devait persister, c’est assez grave parce que cela veut dire que tous les convois devront passer par la frontière de Kobero. Pour des vivres qui viennent du Kenya ou de l’Ouganda, ça représente vraiment un très grand détour avec beaucoup de frais de transport supplémentaires pour le PAM ».
La nourriture était destinée à 112 000 personnes, des réfugiés congolais, mais aussi des Burundais. Un quart de la population a actuellement besoin d’une aide alimentaire d’urgence, selon l’ONU. Le Burundi est actuellement en proie à une période de soudure particulièrement difficile, due à de mauvaises récoltes. Le PAM essaie de son côté de débloquer cette situation auprès des autorités burundaises. En attendant, la fermeture de cet accès par le Rwanda pose de gros problèmes logistiques à l'agence onusienne comme l'a expliqué à RFI Nicole Jacquet, la directrice adjointe du Programme alimentaire mondial.