C'est un sacré revers pour le gouvernement sud-africain qui depuis 2010 tente de relancer ses projets nucléaires. Pretoria souhaite réduire sa dépendance au charbon et a prévu de construire 6 à 8 centrales d'ici 2037. Un accord de coopération avec la Russie a déjà été signé et une demande d'information a été émise pour la construction de ces centrales.
Mais mercredi, la justice a déclaré la procédure illégale, car il n'y a eu aucune consultation publique, aucun débat au Parlement. Pour Liz McDaid, porte-parole d'une des associations qui a saisi la justice, le choix du nucléaire n'a jamais été débattu : « Le problème n'est pas le nucléaire. Le problème c'est la bonne gouvernance. Comment sont prises les décisions et qui en bénéficient ? Si vous prenez une décision énergétique pour ce pays, il faut que cela profite à tous les Sud-Africains et non pas à une petite élite au pouvoir. Nous assistons à des décisions qui peu à peu se sont transformées en accords énergétiques, des accords qui ne sont pas jugés nécessaires par certains spécialistes. »
En effet, l'ampleur de l'investissement - évalué à 70 milliards d'euros - suscite de nombreuses inquiétudes. L'Afrique du Sud en a-t-elle les moyens ? Les énergies renouvelables ne seraient-elles pas une meilleure alternative ? Tous les accords sont désormais suspendus et le gouvernement a indiqué être en train d'étudier le jugement.