Aujourd'hui, Marie Diallo a de la chance : le ventilateur de sa chambre fonctionne sans interruption depuis ce matin. Ce n'était pas le cas hier.
« C'est insupportable. Les coupures sont imprévisibles, elles durent 40 minutes ou plus d'une heure. Il y en a moins six ou sept par jour. En ce moment, il fait au moins 40 degrés, la nourriture dans le frigo s'abime. Quand ca arrive la nuit, le ventilateur s'arrête, on ne peut même plus dormir dans la maison. »
Mamadou Sacko habite le quartier de Boulkessobougou, lui et sa famille subissent aussi les coupures électriques, mais s'ils doivent rester éveillés la nuit, c'est pour une autre raison : « Toute la journée, nous n'avons pas d'eau, et il nous faut attendre jusquà 2h du matin pour prendre la provision de la journée suivante, chaque jour, malgré la grande chaleur. »
La production d'eau à Bamako est bien inférieure à la demande. Pour l'électricité, c'est plus compliqué. Le directeur d'Energie du Mali n'a pas voulu répondre à nos questions, mais la société précise qu'il n'y a pas de pénurie, mais que les réseaux de distribution sont sous dimensionnés. Il est difficile de satisfaire tout le monde en même temps.
A cela s'ajoute la saison sèche : si une machine tombe en panne, impossible de compenser en augmentant la puissance d'une autre car toutes les centrales fonctionnent déjà à 100% de leur capacité. Dernier élément d'explication : le réseau électrique malien a été couplé à ceux d'autres pays de la sous-région, cela engendre encore des perturbations, c'est ce qui provoque les multiples petites coupures.