Pour les membres de la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (Coder), cette entrevue avec l'ex-homme fort du Burkina Faso s'inscrit dans le cadre d'une série d'échanges sur le processus de réconciliation. Achille Tapsoba, vice-président de la Coder l'assure, leur « démarche ne se veut pas une démarche autre que celle qui consiste à recueillir le point de vue, au même titre que les autres anciens présidents, du président Blaise Compaoré ».
Sauf que quand, de retour à Ouagadougou, la délégation fait le compte-rendu de cette visite les réseaux sociaux s'enflamment et les critiques fusent de partout. Acteurs de la société civile et journalistes dénoncent cette démarche. D'aucuns affirment que « si on devait aller voir Blaise Compaoré, on devrait aller le voir pour lui demander de rentrer au pays et de faire face à ses responsabilités devant la justice ».
« Responsabilités devant la justice »
D'après Achille Tapsoba, « ce qui préoccupe le président Blaise Compaoré, c'est le fait que le Burkina Faso devrait pouvoir solder tous les passifs pour aller à l’unité nationale véritable. Et pour cette raison, il est disposé à adhérer à tout processus de réconciliation. Il n’a jamais été question de pardon ou de ne pas pardonner ». L'ex-président n'aborde en revanche pas les étapes nécessaires pour parvenir à cette réconciliation.
Si le processus de réconciliation estime nécessaire de faire venir Blaise Compaoré et si celui-ci donne son consentement et son accord, Achile Tapsoba pense que son retour sera envisageable.